Ubisoft - L'heure du procès
10-14 Mars
Le 15 Juillet 2021, une plainte était déposée auprès du Procureur de Bobigny par maître Maude Beckers représentant à la fois le syndicat Solidaires Informatique et plusieurs victimes au sein de l’entreprise, concernant des faits de harcèlement moral, sexuel et d’agressions sexuelles existants dans l’entreprise depuis de nombreuses années, avec la complaisance des services des Ressources Humaines, protégeant les harceleurs et réduisant les victimes au silence.
C’est avec une volonté forte que nous avons souhaité dénoncer collectivement les rouages d’un système qui manipule, épuise et broie les travailleur·euse·s de l’entreprise. Depuis les révélations dans la presse de ce système, la direction Ubisoft n’a pas cessé de s’auto-féliciter de ses audits privés et de ses enquêtes internes, assurant que « l’ensemble des allégations ont fait l’objet d’enquêtes indépendantes et approfondies ». En parallèle à ces soi-disant promesses s’opérait des interrogatoires, des examens psychologiques ainsi que tout un travail d’enquête obligeant les victimes et leur entourage à se replonger dans des évènements traumatiques.
Comme en témoigne les mouvements sociaux et grève à répétition qui touchent l’entreprise de ces derniers mois, l’ADN de l’entreprise n’a toujours pas changé : culte de l’entre-soi, silence managérial et indifférence de la direction à ses salarié-es.
Du 10 au 14 Mars 2025 se tiendra devant la 15 ème chambre correctionnelle du Tribunal de Bobigny le procès de trois cadres de l’entreprise Ubisoft :
- Serge HASCOET, directeur créatif du groupe
- Tommy FRANCOIS, vice-président du service éditoral d’Ubisoft
- Guillaume PATRUX, Game Director
Au-delà de leurs responsabilités individuelles, ce procès, impliquant deux ex-dirigeants de l’entreprise ainsi que d’un haut cadre, ne pourra que mettre en lumière la responsabilité de l’entreprise Ubisoft et de son service des Ressources humaines dans le maintien d’un harcèlement moral, sexiste et sexuel institutionnels.
Le syndicat Solidaires Informatique annonce ainsi qu’une citation directe sera délivrée dans la continuité de ce procès pour faire comparaitre à une date ultérieure, devant le même tribunal :
- Yves GUILLEMOT, PDG du groupe Ubisoft, pour des faits de complicité de harcèlement sexuel et moral
- Marie DERAIN, Directrice des Ressources Humaines, pour des faits de complicité de harcèlement sexuel et moral
- la société UBISOFT, en tant que personne morale, pour harcèlement moral et sexuel, harcèlement moral et sexuel environnemental, harcèlement sexuel institutionnel, agression sexuelle et blessures involontaires.
Ce second procès permettra cette fois de mettre en valeur le caractère systémique du harcèlement chez Ubisoft, qui a mis en danger les salarié-es durant des années en protégeant les harceleurs plutôt que leurs victimes pour des raisons d’entre-soi masculin et de rentabilité financière.
Contre les violences masculinistes
Riposte syndicale !