Accueil Communiqués SOUTIEN A AUSTIN KELMORE : RÉPRESSION SYNDICALE CHEZ USTWO PAR LE LICENCIEMENT ABUSIF

SOUTIEN A AUSTIN KELMORE : RÉPRESSION SYNDICALE CHEZ USTWO PAR LE LICENCIEMENT ABUSIF

par Solidaires Informatique
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En septembre dernier, le studio de jeux vidéo anglais Ustwo Games procédait au licenciement d’un de ses programmeurs, Austin Kelmore. Syndiqué à l’IWGB (Independant Workers Union of Great Britain), Austin est aussi membre et cofondateur de GWU-UK (Game Workers Unite). Il organisait des rencontres avec ses collègues en dehors des heures de bureau pour discuter de leurs conditions de travail et les aider à défendre leurs droits.

Le studio justifie sa décision en évoquant des raisons de sous-performance, mais nous ne sommes pas dupes. Nous reconnaissons là les habituelles méthodes de répression syndicale. En Angleterre, comme en France et partout dans le monde, la sous-performance est un des prétextes préférés du patronat pour discriminer et licencier des syndicalistes, parce qu’il est suffisamment vague pour s’adapter à toutes les situations (Défenseur des droits – 12ème baromètre de la discrimination dans l’emploi).

Ustwo se défend en se présentant comme un petit studio familial, malmené par de vilains syndicats. En revendiquant une culture d’entreprise basée sur l’amitié, le partage, la liberté et l’entraide, USTWO ne fait que mettre en avant son hypocrisie. Ces valeurs s’arrêtent là où les intérêts de ses patrons commencent. Nous avons déjà été confronté·e·s en France à des entreprises qui affichent des valeurs « familiales », comme Eugen Systems, qui ont bien démontré que leurs prétendues valeurs ne servent qu’à mieux réprimer leurs employé·e·s. Rappelons qu’Ustwo n’est pas un petit studio. L’entreprise emploie plus de 250 personnes sur 4 continents. Ses jeux ont généré plusieurs dizaines de millions de dollars de bénéfices en quelques années. C’est une entreprise à la structure plus proche des grandes entreprises prédatrices que d’une petite entreprise familiale et indépendante.

Quand Austin rencontre ses collègues, c’est pour faire valoir leurs droits et les protéger des pratiques préjudiciables de leur employeur. C’est pour une meilleure reconnaissance de leur travail. C’est pour un meilleur partage des richesses générées par les travailleurs et travailleuses de l’entreprise.

Ce licenciement inique déborde de l’aspect purement professionnel. De nationalité américaine, Austin et sa famille sont désormais en difficulté pour rester sur le territoire anglais, son visa dépendant de cet emploi. Pour rajouter à la liste des manquements, le studio a refusé la présence d’un·e représentant·e

syndical·e, une pratique illégale. Des managers aux abois préfèrent hypothéquer l’avenir personnel de leurs employé·e·s plutôt que les voir s’organiser et défendre leurs droits. C’est une menace directe contre le développement d’un mouvement international de syndicalisation dans l’industrie des jeux vidéo.

Pour l’ensemble de ces raisons, les sections Jeux Vidéo de Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo) condamnent les procédures abusives et illégitimes lancées par Ustwo Games, et apportent tout leur soutien à Austin et à Game Workers Unite UK.

LE SYNDICALISME EST UN DROIT, DEFENDONS-LE !

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