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Quantic Dream : dévoiement de justice

par Solidaires Informatique
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Quantic Dream - Un dévoiement de la justice

English below
 
 Il y a quelques jours avait lieu un nouveau procès concernant l’affaire Quantic Dream.
Cette fois, la direction de l’entreprise accuse l’un de ses ex-employés de vol de données, recel, destruction de données, etc. L’entreprise vise sans surprise l’employé qui a dénoncé l’existence des photomontages racistes / nazis / sexistes /  homophobes / etc. et qui s’est vu pousser vers la sortie.
Ce fut une fois encore l’occasion pour la direction de se couvrir de ridicule par un déluge d’approximations et d’affirmations grotesques.

Parmi elles, l’entreprise affirme notamment que l’employé s’est enfuit avec IAM, un « logiciel propriétaire développé par la société QUANTIC DREAM » qui est « la pierre angulaire de leur technologie » et vaut plusieurs millions d’euros !
A l’examen, il s’agit d’un répertoire de documentations PowerPoint sans rapport avec Quantic Dream.

Un autre fichier est décrit comme la « plateforme centrale de toute la technologie de l’entreprise »David de Gruttola indique que c’est « le cœur du savoir faire de l’entreprise », un « élément compétitif important entre les studios au niveau mondial ».
A l’examen, il s’agit d’un simple script de lancement de programmes de quelques lignes.

L’entreprise aurait pu facilement se rendre compte de ses méprises : il lui suffisait d’ouvrir les scellés de l’enquête, auxquels elle a pourtant accès. Il était sans doute plus simple d’accuser injustement un lanceur d’alerte sur des mensonges.

Enfin, et c’est peut être le plus grave, l’entreprise affirme que l’existence des photomontages étaient due à un contexte « très particulier », celui d’une entreprise de jeux vidéo, « jeune et geek » où l’on fait « des plaisanteries absurdes » et où « généralement, tout le monde rit ».

mais
une blague nazie n’est pas « absurde », c’est avant tout un propos nazi.
 une blague homophobe n’est pas « absurde », c’est avant tout un propos homophobe.
etc.

Avec cette affirmation, la direction réussit le double tour de force de banaliser l’ambiance réactionnaire et toxique cultivée dans ses locaux, tout en renvoyant la faute sur ses employé-es. Elle semble oublier qu’en tant qu’employeur, elle est responsable de ce qui se passe dans son entreprise et doit veiller à la santé et à la sécurité de ses employé-es.

Ce procès boucle 5 ans de procédures, de garde à vue, de perquisitions, d’enquêtes ; des accusations faisant peser sur l’employé une peine de 3 ans de prison.
Qu’en reste-t’il au final ? Un réquisitoire demandant 70 heures de Travaux d’Intérêt Général, confirmant clairement que les moyens mis en œuvre étaient démesurés pour un préjudice aussi ridicule.

Cette débandade a permis une fois encore d’exposer à une cour de justice le caractère réel de ces procédures judiciaires à répétitions : acharnement judiciaire d’une part, et obtention, via l’enquête de police, d’échanges entre employé-es actuellement aux prises avec l’entreprise.
Ce sont là des dévoiements de la justice.

Le délibéré sera rendu début décembre.

 

Quantic Dream - A misuse of justice

A few days ago, a new trial took place concerning the Quantic Dream case.
This time, the management of the company accuses one of its ex-employees of data theft, receiving stolen goods, data destruction, etc. Not surprisingly, the company is targeting the employee who denounced the existence of racist / Nazi / sexist / homophobic / etc. photomontages and who was pushed out.
This was once again an opportunity for the management to make a fool of themselves by a flood of approximations and ridiculous statements.

Among them, the company asserts that the employee ran away with IAM, « proprietary software developed by the company QUANTIC DREAM » which « is the cornerstone of their technology » and is worth several million euros!
The review reveals it is a directory of PowerPoint documentations unrelated to Quantic Dream.

Another file is described as the « central platform for all the company’s technology »David de Gruttola says it is « the heart of the company’s know-how », an « important competitive element between studios worldwide ».
The review reveals it is a simple script of a few lines which launches other programms.

The company could have easily realized its misunderstandings: all it had to do was to open the legal seals, to which it had access. It was probably easier to unfairly accuse a whistleblower on the basis of lies.

Finally, and this is perhaps the most serious, the company claims that the existence of the photomontages was due to a « very particular » context, that of a video game company, « young and geeky » where « absurd jokes are made » and where « generally, everyone laughs ».


but
               a nazi joke is not « absurd », it is first and foremost a nazi remark.
               a homophobic joke is not « absurd », it is first and foremost a homophobic remark.
etc.


With this statement, the management succeeds in the double tour de force of trivializing the reactionary and toxic atmosphere cultivated in its offices, while at the same time blaming its employees. It seems to forget that as an employer, it is responsible for what happens in its company and must ensure the health and safety of its employees.

This trial concludes 5 years of proceedings, police custody, searches, investigations; charges that could lead to a 3 year prison sentence.
What is left in the end? An indictment requesting 70 hours of community service, clearly confirming that the means used were excessive for such a ridiculous loss.

This debacle allowed once again to expose to a court of justice the real goal of these repeated legal proceedings: judicial relentlessness on the one hand, and obtaining, via the police investigation, exchanges between employees who are currently struggling with the company.
This is a misuse of justice.

The decision will be made in early December.


QUANTIC DREAM - Un dévoiement de la justice

Communiqué
PRESSE

QUANTIC DREAM - A misuse of justice

Press release
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