QSMP – Résumé de la situation
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La semaine dernière, nous avons appelé Quackity et les autres dirigeant·es de Quackity Studios à ouvrir les discussions avec les travailleur·euses. À notre connaissance, il n’y a eu aucune tentative de contact, ni en direct ni par notre intermédiaire. La plupart ont même vu tous leurs canaux de communication coupés sans préavis, et sans plus d’explications.
De nombreux postes sont représentés dans les témoignages que nous avons reçu : acteur·ices des œufs, traducteur·ices de texte dans les différentes langues, community managers, artistes, buildeur·euses, développeur·euses, etc.
Nous avons été informé·es de plusieurs messages diffamatoires, dont certains publics, à l’égard de personnes que nous défendons, dans le but de les écarter et de discréditer toute critique. Plusieurs personnes ont été renvoyées de leur poste pour protéger les auteur·ices, avec lesquelles elles travaillaient, de faits graves.
C’est malheureusement habituel : comme chez Ubisoft ou Quantic Dream, Quackity Studios fait taire les personnes qui parlent pour protéger ses haut-placé·es.
Le schéma est bien ficelé :
- Recrutement de travailleur·euses « bénévoles ». À certain·es, on promet un salaire (sans annoncer de montant) après une « période d’essai » gratuite d’une semaine, essai qui se prolonge pendant des mois.
- Au bout de cet essai, surprise : le budget est limité, donc ce salaire ne dépassera pas 200 ou 300 dollars.
- Bien évidemment, il n’y a aucun contrat de travail écrit. Pire, on oblige les travailleur·euses à signer un accord de confidentialité (NDA) abusif et mal écrit, qui sera leur seul cadre légal, pour « garder la surprise du roleplay ».
- Ce NDA est détourné pour empêcher les travailleur·euses de se plaindre de leurs conditions de travail. Les réseaux sociaux personnels sont surveillés, on demande des captures d’écrans des messages privés (en menaçant ceux qui oseraient refuser), on leur rabâche la « chance » qu’iels ont de travailler pour Quackity, même si c’est gratuitement, 70 heures par semaine, sans aucun repos quel qu’il soit (aucun congés ni même weekend)…
- Pour ôter toute énergie pour se défendre, on fabrique du burnout : sous-dimensionnement des équipes « bénévoles », quantités énormes de travail à finir pour la veille, qu’on jette ensuite car il n’est plus nécessaire et/ou pas assez bien fait, insistance pour travailler de nuit et les week-ends. Quand une personne refuse cette urgence, on insiste pour « juste une heure ou deux » en la culpabilisant.
- Exclusion des personnes vues comme pas assez efficaces (qui prennent des vacances, ont des empêchements personnels…).
- Quand les réseaux sociaux s’en mêlent, on cherche un bouc-émissaire pour protéger, encore une fois, les personnes responsables.
- Pour finir, une fois l’affaire révélée, l’ensemble des travailleur·euses français·es, qu’iels aient ou non participé à lancer l’alerte, sont licencié·es sans aucun respect des procédures légales.
Quatre éléments reviennent régulièrement dans les témoignages : travail dissimulé, rythme de travail effréné, surveillance démesurée des travailleur·euse·s (avec intrusions illégales dans leur vie privée), harcèlement moral.
Nous renouvelons notre appel, à Quackity et aux autres dirigeant·es de Quackity Studios, à prendre leurs responsabilités immédiatement. Une enquête interne sérieuse, demandée unanimement par les travailleur·euses, est urgente. Elle devra servir le dialogue social, pour trouver un accord avec toutes les personnes lésées (en France mais aussi dans les autres pays), qui incluera des réparations adaptées (et rétroactives).
Si Quackity n’est pas en mesure de résoudre l’ensemble des problèmes en interne, nous engagerons sa responsabilité devant la justice afin de protéger les travailleur·euses.
QSMP – Summary of the situation
Last week, we invited Quackity and other Quackity Studios executives to engage in negotiations with their workers. As far as we know, no contact has been attempted, either directly or via us. In fact, most of them saw all their communication media cut off without prior notice nor any further explanation.
A wide range of positions are illustrated in the testimonials we have received: egg actors, translators for various languages, community managers, artists, builders, developers, etc.
We have been made aware of several defamatory messages, some of which being public, towards people we defend, in order to sideline them and discredit criticism. Several staff members have been expelled from their positions in an attempt to cover up serious offences committed by the individuals they worked with.
This is sadly usual: just like with Ubisoft or Quantic Dream, Quackity Studios silences those who speak up to protect its upper management.
The pattern is well-rounded:
- Hiring « volunteer » workers. Some of them are promised a salary (without announcing any amount) following a one-week free « trial period », which is extended over months.
- After this trial, a surprise: budget is restricted, meaning this salary will be no more than $200 or $300.
- Of course, no written employment contract is provided. Even worse, workers are compelled to sign an abusive, badly-written NDA, which is to be their sole legal basis, so as to « keep the role-play surprise ».
- This NDA is hijacked to deny workers the right to protest about their working conditions. Their personal social media accounts are watched, they are asked to take screenshots of their private messages (with threats to those who dare to resist), they are reminded about how « lucky » they are to work for Quackity, although for free, 70 hours a week, without any time off (no vacation, nor even weekends)…
- To drain away any energy to stand up for their rights, burnouts are induced and planed: undersized « volunteer » teams, massive amounts of work to be delivered yesterday, then thrown away because no longer needed. When someone refuses this urgency, pressure to « just do an hour or two », to make them feel guilty.
- Dismissal of those considered not sufficiently productive (on vacation, because of personal impediments, having technical problems, etc.).
- When social media are involved and expose the truth, scapegoats are sought to, again, protect the perpetrators.
- In the end, following the revelation of the case, all the French workers, regardless their contribution to it, have been fired in violation of all applicable legal procedures.
Four recurring aspects appear in the reports: disguised work, frenetic work rhythm, invasive surveillance of workers (including illegal intrusions into their privacy), and moral harassment.
We reiterate our call, to Quackity and other executives at Quackity Studios, to take action immediately. A full internal review, unanimously requested by the workers, is urgent. It must contribute to social dialogue, in order to achieve a fair and equitable outcome for all affected people (both in France and other countries), with appropriate (and retroactive) compensation.
If Quackity is unable to address the problems internally, we will sue the company to defend the workers.