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Défaite aux prud'hommes pour le studio Evil Empire
Au terme d’une longue procédure (une première audience se tenait le 22 Septembre 2023, renvoyée en départage au 24 Novembre 2024, pour des faits remontant à Février 2021), le conseil de prud’hommes de Lyon condamne l’entreprise Evil Empire – connue pour son travail sur Dead Cells – pour rupture de période d’essai abusive.
La période d’essai est destinée, dans le code du travail, à mesurer les compétences professionnelles des employé-es. Or, les reproches de l’entreprise Evil Empire se limite à des « doutes », ce que la période d’essai est justement sensée lever.
D’autre part, les reproches adressés au salarié (qui ne sont que « des doutes ») concernent son « approche du jeu » (?) ainsi que « sa capacité à communiquer » ; le tribunal reconnaît que ce ne sont en aucun cas des critères objectifs. Par ailleurs, l’entreprise mentionnait dans la rupture que le télétravail complet n’était finalement pas adapté sur le long terme, « mauvaise évaluation de notre part ». Le tribunal estime que l’argument est fallacieux dès lors que le salarié et l’entreprise s’étaient mis d’accord sur cette organisation du travail. L’argument est d’autant plus fallacieux que d’autres salarié-es étaient également en télétravail.
Sans lien avec les compétences du salarié, la rupture de période d’essai du salarié est abusive.
Nous notons que la période d’essai, initialement prévue pour durer 4 mois, a été rompue par l’entreprise avant la fin du premier mois, après livraisons de sa dernière tâche. Malgré les reproches de l’entreprise, les tâches effectuées par le salarié durant sa période d’essai ont été intégré dans le jeu durant les mois suivants.
Evil Empire présentait un nombre de rupture de période d’essai alarmant : malgré des effectifs réduits (environ 20 salarié-es déclaré-es en 2020), l’entreprise avait rompu autant de période d’essai que d’autres studios de jeux vidéos de plusieurs centaines d’employé-es.
Contre les abus patronaux
Riposte syndicale
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