2,6K
QSMP – Harcèlement des travailleur-euses
ENGLISH BELOW
Ces derniers jours, nous avons été témoins d’un déferlement de haine à l’encontre de plusieurs ancien·nes travailleur·euses de Quackity Studios. Malgré les messages de soutien massifs et heureusement largement majoritaires, certaines personnes ont reçu plusieurs milliers de menaces de morts, d’appels au suicide, de propos dégradants à caractère sexiste, sexuel, de messages explicites, etc., les visant elles et leur entourage.
Quackity a mentionné des inquiétude quant à sa vie privée. Nous regrettons et condamnons fermement toute forme de doxing ou de swatting, que ce soit à l’encontre de streameur·euses ou à l’encontre des travailleur·euses. Nous condamnons également toute forme de cyberharcèlement.
En revanche, il est important de rappeler que l’identité d’un dirigeant d’entreprise est une information publique, et ce pour de bonnes raisons. S’informer sur des dirigeants toxiques et qui tentent de garder le secret sur leur identité n’est donc pas du doxing, mais au contraire une chose saine, qu’on ne devrait même pas avoir à faire si la loi était respectée.
Nous sommes en mesure d’affirmer qu’aucune des personnes que nous défendons n’a commis d’acte légalement répréhensible s’apparentant à du doxing.
Par ailleurs, nous sommes très circonspects au sujet de l’identité du signataire indiquée sur les accords de confidentialité (NDA) abusifs imposés aux travailleur·euses et auxquels nous avons eu accès, qui ne correspond à personne d’identifiable au sein de Quackity Studios…
Des milliers de messages haineux ont été envoyés à plusieurs travailleur·euses. Pour rappel, le cyberharcèlement comme les menaces de mort ou les provocations au suicide sont passibles en France de 3 ans d’emprisonnement et de 45000 € d’amende. La loi française s’applique également lorsque les perpétrateurs de ce cyberharcèlement sont basés à l’étranger, puisque le contenu est visible depuis la France. Elle concerne aussi les personnes à l’origine de cette vague de harcèlement, explicitement ou implicitement, dont la responsabilité est reconnue devant la justice.
Ce harcèlement a été très largement amplifié par le dernier stream de Quackity, et volontairement alimenté par plusieurs personnes au sein de Quackity Studios. Certains créateurs de contenu ont également, plus ou moins intentionnellement, participé à relayer ce harcèlement.
Aussi, nous enjoignons les créateurs de contenu à appeler clairement, explicitement et sans délai leurs communautés à cesser cette vague de cyberharcèlement et à présenter des excuses publiques.
Quackity a mentionné à plusieurs reprises qu’une action judiciaire en cours empêchait toute communication.
C’est évidemment faux, et nous rappelons que c’est très maladroit :
- L’ouverture du dialogue et un accord amiable permettraient d’éviter la convocation devant un juge, et sont toujours attendues et espérées par les travailleur·euses
- En droit français, une procédure aux prud’hommes pour reconnaissance d’un contrat de travail implique une phase obligatoire de conciliation, en plus d’être possible pendant toute la procédure jusqu’au jugement final
- Sans conciliation, un juge sera saisi pour trancher au regard de la loi
Comme déjà dit, tou·tes les travailleur·euses souhaitent unanimement un dialogue. Aucune tentative, que ça soit par notre intermédiaire ou en direct, publiquement ou en privé, n’a eu lieu à ce jour. Les travailleur·euses licencié·es n’ont même toujours aucune explication, et les personnes « suspendues », et exclues de tous les canaux de communication depuis plusieurs mois, ne savent toujours si et quand elles seront réintégrées.
Si les dirigeants de Quackity Studios ne souhaitent pas de nous comme intermédiaire, nous le regrettons mais rappelons que les travailleur·euses restent pour leur part joignables par leurs canaux respectifs.
Nous continuons de recevoir des témoignages, basés en France et à l’étranger, et nous avons déjà pu orienter les travailleur·euses de l’étranger vers certains syndicats compétents de leurs pays afin de faire valoir leur droit du travail, enfreint également à l’international.
Nous restons joignable à qsmp@solidairesinformatique.org pour tout nouveau témoignage.
QSMP – Harassment of workers
In the last few days, we have seen an outpouring of hate towards several former Quackity Studios workers. Although the majority of messages have been supportive, some people have received thousands of death threats, calls to commit suicide, offensive messages with sexist or other sexual connotations, and explicit messages targeting them and their relatives.
Quackity expressed some concerns about his privacy. We deplore and condemn any kind of doxing or swatting, either against streamers or trackers. We also strongly reject any cyberharassment.
However, it is worth recalling that a corporate executive’s identity is a public piece of information, for very good reasons. Enquiring about toxic managers who attempt to hide their identities from the public is not doxing; rather, it is a legitimate thing to do, and should not be required under the law.
We can state that no one we are defending has committed any legal offence that could be considered as doxing.
In addition, we are highly sceptical regarding the identity of the signing party named in the abusive confidentiality agreements (NDAs) enforced on the workers, to which we have had access, which does not match any identifiable person within Quackity Studios…
Several workers received thousands of hate messages. As a reminder, in France, cyber-harassment such as death threats or incitement to commit suicide is an offence punishable by a 3-year jail sentence and up to a €45,000 fine. French law is also applicable when the cyberharassers are foreign-based, as their content is accessible from France. It also concerns the individuals at the origin of this harassment campaign, either explicitly or implicitly, who will be held accountable in court.
This harassment has been widely magnified by the latest Quackity stream, and intentionally forwarded by several Quackity Studios staff members. Some content creators have also, with varying degrees of intent, contributed to forward this harassment.
Therefore, we enjoin content creators to explicitly, clearly and promptly encourage their communities to halt this harassment, and to apologize publicly.
Quackity has repeatedly stated that an ongoing legal action is blocking any communication.
This is clearly wrong, and we reiterate how clumsy it is:
- A dialogue and an out-of-court settlement would avoid a trial, and is always expected and hoped for by the workers.
- In French labor law, a conciliation stage is included in the process to obtain the recognition of an employment contract, in addition to being possible throughout the procedure up to the final decision.
- Without conciliation, the case will be submitted to a court to rule in accordance with the law.
As we said earlier, all the workers are unanimously calling for a dialogue. No attempt, either through us or directly, in public or in private, has so far been made. Dismissed workers are still without explanation, and « suspended » employees have been excluded from all channels of communication for several months, still without information on whether and when they are to be reinstated.
If Quackity Studios does not wish to have us as an intermediary, we would regret it, but remind them that the workers themselves are still reachable via their respective channels.
We are still collecting testimonies, either in France or elsewhere, and we have already been able to orient foreign workers towards competent trade unions in their countries, to assert their labor rights, also violated internationally.
You can still contact us at qsmp@solidairesinformatique.org for any further testimonial.