United Auto Workers, Twitter et l'antisyndicalisme
Le vendredi 15 septembre à minuit, les travailleurs et travailleuses du syndicat états-unien United Auto Workers (UAW) ont commencé une grève simultanée contre les constructeurs automobiles Ford, General Motors et Stellantis. L’UAW était jusqu’alors en négociations pour le renouvellement de la convention collective des travailleurs et travailleuses de l’automobile, mais, confronté au mépris constant du patronat, a décidé de passer à la vitesse supérieure.
Dans la matinée de vendredi, le compte twitter d’UAW s’est vu retirer son statut de compte vérifié, limitant ainsi drastiquement la visibilité de ses messages. Le compte est redevenu vérifié quelques heures plus tard, après que l’affaire ait commencé à faire le tour des médias.
A ce stade, il faut rappeler que le propriétaire actuel de Twitter, Elon Musk, est également l’actionnaire principal de Tesla Motors, constructeur automobile aux conditions de travail pour le moins douteuses : discrimination raciale, non-respect des consignes sanitaires lors de la pandémie de COVID, et pratiques antisyndicales pour ne citer que les plus flagrantes. On notera aussi que Musk a licencié la moitié des employé·es de Twitter juste après avoir racheté l’entreprise.
L’affaire est claire : encore une fois, les exploiteurs capitalistes s’entraident pour étouffer les revendications légitimes des travailleurs et travailleuses, ne se soucient même plus des apparences et embrassent pleinement des postures autoritaires.
Cela s’inscrit dans la continuité d’une dérive inquiétante qui est à l’œuvre depuis le rachat de Twitter : alors que les influenceurs d’extrême-droite (Trump notamment) étaient invités à revenir, de nombreux comptes antifascistes et syndicalistes, ont été suspendus ou ont vu leur visibilité réduite. De plus le modèle payant de compte vérifié et le bonus à la visibilité qu’il octroie est une aubaine pour tous les comptes complotistes ou de désinformation. Musk lui même a tenu des positions complotistes et antisémites. Par exemple, commentant l’arrivée de migrant·es à Lampedusa, il a attribué à Georges Soros la volonté de vouloir « la destruction de la civilisation occidentale » — mêlant ainsi la « théorie » d’extreme droite du « grand remplacement » à celle du juif conspirateur…
Face à cela, l’unité des luttes est la plus puissante de nos armes !
Solidaires Informatique soutient les travailleurs de l’UAW dans leur combat et leurs revendications, et appelle les employés de Twitter (X) ainsi que des autres plateformes de communication numérique à s’organiser et se syndiquer pour faire face à la brutalité toujours croissante des patrons.