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Après avoir annoncé le licenciement largement injustifié de 4% des travailleu·r·se·s de Red Hat pour gonfler plus vite les poches des actionnaires, le CEO Matt Hicks s’enfonce dans l’indignité en déclarant en marge du Red Hat Summit.

 

Quand Matt Hicks est rémunéré plus de 15 millions de dollars par an, quand la rémunération des dirigeants est en partie indexée sur des objectifs de licenciements, ces propos déconnectés de la réalité du travail sont insultants et inacceptables. Au moment même où nos collègues américains, australiens ou indiens viennent de quitter l’entreprise, et que les salariés européens attendent toujours avec anxiété les annonces de licenciement à venir, la direction fait montre d’une grande insensibilité.

 

Sacrifier la qualité de vie de centaines de travailleu·r·se·s pour encore satisfaire une direction et un actionnariat qui ne créent pas la valeur en soi est-il vraiment sain? Red Hat, qui pouvait il y a encore peu se targuer d’être un employeur qui faisait rêver les développeu·r·se·s passionné·es est-elle encore une entreprise saine avec de tels choix de direction? Ou Red Hat a-t-elle finalement rejoint le camp des entreprises socialement toxiques, qui tordent les mots et opèrent une propagande mensongère pour essayer de dissimuler que sa priorité n’est plus la contribution aux logiciels Open Source, mais sa contribution au capitalisme et à un monde plus inégalitaire?

 

Ce qui est sain, c’est de licencier les patrons qui préférent brutaliser les travailleu·r·se·s, et détruire l’organisation du travail. Matt Hicks devrait plutôt être «laser focused» sur la préservation de nos emplois et le développement de l’activité que sur la marge financière.